UN MONDE NOUVEAU

“Un monde nouveau, on en rêvait tous

Mais que savions-nous faire de nos mains ?

Zéro, attraper le Bluetooth …”

Kourkov, la vie empêchée

Journal de guerre. Je m’attendais au bruit et à la fureur, à des cris aigus et des pleurs. Je lisais guerre plus que journal et j’aurais dû me douter que le récit serait autre, plus divers, plus proche du cœur des hommes, puisqu’Andreï Kourkov a déjà livré un premier tome de son journal.

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Ubu roi en Amérique

Il occupe la scène comme un acteur infatigable. Les épisodes se succèdent, plus extraordinaires les uns que les autres. On tremble de Panama au Groenland, du Canada en Ukraine. Ivre de lui-même, Ubu roi redessine les frontières, adoube les forts, menace les faibles.

Donald Trump sature l’espace. Il le remplit d’oukases, d’imprécations mauvaises et de moues boudeuses. À tout instant, il occupe notre esprit. Pervers, il nous laisse à penser que sa méthode, certes violente, pourrait avoir des effets heureux, et que c’est un mal pour un bien. Des émotions mauvaises qui purifieraient l’âme. Une catharsis en quelque sorte.

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La Suisse, un laboratoire pour le monde ?

Deux ou trois choses sur le monde comme il va. Des analyses géopolitiques, des notes de lecture, des témoignages.

“Je viens de voir l’avenir, ce n’était pas en Amérique”

Thomas L. Friedman revient de Shangaï où il a visité le centre de recherches de l’entreprise Huawei. Impressionnant, et il en tire un contraste étonnant avec les États-Unis de Donald Trump.

(…) C'était fascinant et impressionnant, mais au fond profondément dérangeant, une confirmation concrète de ce qu'un homme d'affaires américain qui a travaillé en Chine pendant plusieurs décennies m'a dit à Pékin. « Il fut un temps où les gens venaient en Amérique pour voir l'avenir », a-t-il déclaré. « Maintenant, ils viennent ici. »

(…) C'est carrément effrayant de regarder cela de près. Le président Trump se concentre sur les équipes où les athlètes transgenres américains peuvent courir, et la Chine se concentre sur la transformation de ses usines avec l'IA afin de pouvoir surpasser toutes nos usines. La stratégie du "Jour de la libération" de Trump est de doubler les tarifs tout en éviscérant nos institutions scientifiques nationales et notre main-d'œuvre qui stimulent l'innovation américaine. La stratégie de libération de la Chine est d'ouvrir plus de campus de recherche et de doubler l'innovation axée sur l'IA pour être définitivement libérée des tarifs de Trump.

Lire l’édito de Friedman dans le New York Times

La politique du chaos

L’analyse de la Neue Zürcher Zeitung du 18 février 2025. Extrait:

(…) Depuis trop longtemps, l'Occident transfigure l'éthique de la discussion d'Habermas comme un remède en cas de conflit. Ce yoga des intellectuels ne convient que là où tout le monde est déjà d'accord, car il présuppose l'accord qu'il prétend atteindre. L'éthique brute de Trump fonctionne autrement : elle provoque la disjonction maximale pour augmenter la température de fonctionnement des débats.

Non seulement penser, mais aussi exprimer l'impensable, représente une provocation monstrueuse à notre époque de sensibilité suprême et de désir d'excitation démesuré. Trump s'y attend. Il a besoin de l'indignation qui suit ses annonces, Cela fait partie de son calcul. Il ne lui reste plus qu'à regarder la pierre qu'il a volontairement jetée dans l'eau dessiner des cercles. Les provocations défient toujours, il faut se comporter avec elles.

Jusqu'à présent, les cascades d'annonces de Trump ont suscité relativement peu d'indignation. Le monde est-il devenu plus posé ? Vraiment ? Non, il est simplement tombé dans une sorte de commotion cérébrale. Ce n'est que peu à peu que naît la résistance aux sommations du soi-disant irrationnel. (…)

Neue Zürcher Zeitung

Liberté !

L’éditorial de Richard Werly, Blick.ch

J'ai bien réfléchi avant de titrer cet éditorial de La Républick. Mettre en avant le mot «Liberté» alors que le grand gourou des libertariens, le milliardaire Elon Musk, entame ses coupes sombres dans le budget fédéral des Etats-Unis et s'arroge au passage le contrôle des données très sensibles du Département du Trésor ou de la Défense? J'ai hésité encore plus après avoir écouté Emmanuel Macron présenter, dimanche 9 février à la télévision, les jeunes du sommet sur l'intelligence artificielle qui se tient à Paris, coprésidé par la France et l'Inde. Au programme: volontarisme, mais aussi décrochage et dangers pour les individus.

Et pourtant, c'est bien la liberté qu'il faut défendre. Parce qu'elle est menacée. Et parce qu'elle est le plus souvent au coeur de l'innovation, de la recherche, et des fantastiques bons en avant technologiques que nous vivons en direct. Alors, qui croire pour défendre la liberté en France et dans les pays européens qui voient un peu plus, chaque jour, approcher la vague trumpiste? Les Etats et leur bureaucratie, à commencer par celle de l'Union européenne? Pas sûr. Des réformes sont indispensables, même la Commission européenne le reconnait. Les intellectuels ? (…)

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Colonialisme, comment la Suisse fut impliquée

Il y a ce que nous savions déjà, et il y a ce que nous découvrons encore. On savait que des banquiers suisses avaient financé le commerce des esclaves et que les explorateurs étaient revenus au pays bardés de « souvenirs » précieux dont beaucoup se retrouvent dans nos musées. Mais le rôle que la Suisse a joué dans l’impérialisme colonial nous échappe encore, car il a été peu étudié, parce que les sources manquent et que les témoignages sont rares. Sept.Info y consacre un numéro de son trimestriel Sept Mook et fait donc événement.

La Suisse a été un acteur du système colonial. Pas moins. Elle n’a pas conquis des territoires, chassé des populations, installé des comptoirs, ouvert des voies maritimes. Mais, comme le souligne Patrick Vallélian, rédacteur en chef, en ouverture du numéro, elle a agi « de manière subtile, feutrée, en jouant sur son image de neutralité, de petit pays, sans accès à la mer, au service des autres ».

Sept.info a choisi de parler des hommes et des femmes qui à un titre ou à un autre ont profité du système, ou en ont souffert. Les historiens dénichent depuis peu des correspondances, retrouvent des documents, qui mis bout à bout révèlent des destins d’émigrés ou de mercenaires hors du commun, mais aussi une autre Suisse, moins glorieuse, pas celle que l’on raconte dans les livres d’histoire.

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Genève, le rêve fou d’un Monaco-sur-Léman

Par Patrick Nussbaum,

ancien directeur de l’information de la RTS.

Le Conseil d’Etat genevois, dans sa grande sagesse et aiguillonné par le disruptif Pierre Maudet, vient de lancer le projet d’un métro reliant la France à Genève, du pied du Jura au pied du Salève, soit environ 20 kilomètres et 160 000 passagers par jour. Objectif: «Face à l’accroissement rapide de sa population… assurer la qualité de vie et l’attractivité de la région», selon le communiqué du Conseil d’Etat.

Serions-nous en manque d’attractivité? Au contraire, Genève a accueilli 170 000 personnes résidentes supplémentaires depuis 2000 et 35 000 frontaliers supplémentaires depuis 2002. Un record, dont les Genevois commencent à sérieusement se plaindre.

La corrélation entre une croissance démographique exponentielle et la qualité de vie constitue apparemment une vérité sans nuances pour le Conseil d’Etat. Du côté des socialistes, pour autant que la mobilité soit douce, il faut aller de l’avant et densifier. Pour les Verts, l’idée de dépasser les frontières semble désormais inscrite dans leur ADN. Quant à droite, l’affluence d’une maind’oeuvre supplémentaire a toujours été plébiscitée.

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IA et la menace de l’autoritarisme numérique

Le dr Raluca Csernatony publie sur Carnegie Europe une étude sur les nouvelles opportunités qu’offre l’IA aux dictatures en mal de contrôle de leur population et d’influence étrangère.

(…) Avec l'utilisation accrue du contenu généré par l'IA et une cohorte de pays qui s'orientent vers l'autoritarisme numérique en adoptant la surveillance de masse suralimentée par l'IA, les enjeux ne pourraient pas être plus élevés. En plus d'introduire généralement plus de complexité dans l'environnement de l'information et de permettre la création plus rapide de contenu de meilleure qualité par un plus grand nombre de personnes, les modèles d'IA générative ont le potentiel d'avoir un impact sur le discours démocratique en remettant en question l'intégrité des élections et en favorisant davantage l'autoritarisme numérique. Mais ce n'est qu'un aspect d'un problème plus vaste : la collision entre les technologies d'IA qui progressent rapidement et l'érosion des garanties démocratiques. L'intersection de l'autoritarisme numérique et des systèmes d'IA – des technologies d'IA les plus simples aux dernières LLM de pointe – renforce les gouvernements autocratiques à la fois au niveau national et dans leurs  tactiques d'ingérence étrangère, ce qui représente un défi majeur pour la démocratie du XXIe siècle. (…)

L’étude de Carnegie Europe: Can Democracy Survive the Disruptive Power of AI?

Une leçon trumpienne pour la France ?

« La force de Donald Trump est d'avoir convaincu une majorité d'électeurs américains qu'il est encore possible pour le pouvoir politique d'agir, et d'infléchir le cours des événements. Soit un refrain très français. Il faudra donc, maintenant, le juger sur ses actes. Et s'opposer à lui, s'il le faut, pour préserver nos démocraties, notre défense, nos économies et nos produits «Made in Europe».

Ceux qui, en France, croient que la méthode Trump ne parle qu'à la droite nationale-populiste risquent de se tromper lourdement. Gare à la vague venue d'outre-Atlantique, citoyens! »

Lire l’édito de richard Werly, Blick.ch

Le grand désordre mondial

L’éditorial de la Neue Zürcher Zeitung (14 déc. 2024) par Eric Gujer.

Extraits :

Le monde est un château de cartes. Récemment, Asad semblait solide en selle. Maintenant, le dictateur a fui et Damas appartient aux rebelles. Personne ne sait encore si ce qui succède à la révolution islamiste sera meilleur que l'ancien Régime. De telles césures sont la signature de notre époque : le départ précipité des Américains de Kaboul, l'invasion russe de l'Ukraine, l'orgie sadique du Hamas. Du jour au lendemain, de nouveaux événements, pour la plupart sanglants, surgissent.

(…) Celui qui est prêt à utiliser la force maximale, celui qui est prêt à payer un prix élevé si nécessaire, peut prendre beaucoup de pouvoir. Ce n'est pas plus différent en Europe qu'au Moyen-Orient.

(…) La bonne nouvelle de ce revirement de la politique de puissance est que les conditions peuvent changer brusquement en faveur de l'Occident assiégé. Ces dernières années, l’Occident s'était presque résigné au fait que l'axe autoritaire formé de la Chine, de la Russie, de l'Iran et de la Corée du Nord l'emportait. Les lamentations sur la montée inexorable des ennemis de la liberté remplissent des bibliothèques entières.

(…) La mauvaise nouvelle est la suivante : pour que la situation s'améliore, on doit agir concrètement, et être prêt à prendre des risques. Celui qui attend ne gagne rien. Les États-Unis observent depuis trop longtemps le Moyen-Orient. Cela ne suffit pas. Les Européens à nouveau comptent sur le grand frère américain pour négocier avec Moscou une solution pour L'Ukraine. Ce n'est certainement pas suffisant. Un ordre stable n’arrive pas tout seul.

Neue Zürcher Zeitung (avec abo)

Contre la tentation du pessimisme

Anne Applebaum vient de recevoir le Pris des libraires allemands à la Foire du livre de Francfort. Voici deux extraits de son discours, traduits de l’anglais par le site Desk Russie.

(…) Il y a deux siècles, Emmanuel Kant, en mémoire duquel ce prix a été créé, a également décrit le lien entre le despotisme et la guerre. Il y a plus de deux millénaires, Aristote écrivait qu’un tyran est enclin à fomenter des guerres afin de préserver son propre monopole du pouvoir. Au XXe siècle, Carl von Ossietzky, journaliste et militant allemand, est devenu un farouche opposant à la guerre, notamment en raison de l’impact qu’elle avait sur la culture de son propre pays. Comme il l’a écrit en 1932, nulle part ailleurs on ne croyait autant à la guerre qu’en Allemagne. Nulle part ailleurs les gens n’étaient davantage enclins à ignorer ses horreurs et à se désintéresser de ses conséquences. Nulle part ailleurs on ne célébrait le métier de soldat de manière aussi peu critique. Depuis l’invasion de la Crimée en 2014, ce même processus de militarisation, cette même célébration du combat s’est également emparée de la Russie. Les écoles russes forment désormais les jeunes enfants à devenir des soldats. La télévision russe encourage les Russes à haïr les Ukrainiens, à les considérer comme des sous-hommes. L’économie russe a été militarisée. Quelque 40 % du budget national sont désormais consacrés à l’achat d’armes. Pour obtenir des missiles et des munitions, la Russie traite désormais avec l’Iran et la Corée du Nord, deux des dictatures les plus brutales de la planète. Le fait de parler constamment de la guerre en Ukraine a également normalisé l’idée de guerre en Russie, rendant d’autres guerres plus probables. Les dirigeants russes parlent désormais avec désinvolture de l’utilisation d’armes nucléaires contre leurs voisins et menacent régulièrement de les envahir.

(…)

Il ne s’agit pas seulement de l’Ukraine, mais aussi de ses voisins en Géorgie, en Moldavie et au Bélarus. Il ne s’agit pas seulement de la Russie, mais aussi de ses alliés en Chine, en Iran, au Venezuela, à Cuba et en Corée du Nord. Mais le défi n’est pas seulement militaire. Il s’agit aussi d’une bataille contre le désespoir et le pessimisme, et même contre l’attrait rampant des régimes autocratiques, qui se cache parfois sous le faux langage de la paix. L’idée que l’autocratie est sûre et stable, que les démocraties provoquent la guerre, que les autocraties protègent une certaine forme de valeurs traditionnelles alors que les démocraties sont dégénérées, ce langage provient également de la Russie et du monde autocratique au sens large, ainsi que de ceux qui, au sein de nos propres sociétés, sont prêts à accepter comme inévitables le sang et la destruction infligés par l’État russe. Ceux qui acceptent la suppression de la démocratie chez les autres sont moins susceptibles de lutter contre la suppression de leur propre démocratie. La complaisance, comme un virus, traverse rapidement les frontières. La tentation du pessimisme est réelle. (…)

Le discours complet ici

Où est l’espoir?

Le nouveau livre de Jean Ziegler

Il y a dans le titre ce point d’interrogation d’un poids terrible, d’autant plus qu’il ponctue une carrière riche de réflexions, d’engagements politiques et militants. Où est-il donc cet espoir qui anima Jean Ziegler tout au long de sa vie ? On n’est pas trop surpris que son nouveau livre s’ouvre sur cette interrogation, lancinante, suggérant le pessimisme, et les quelques réponses parsemées ici et là sont trop courtes pour paraître porteuses réellement d’espoir, en tout cas pas suffisamment fortes pour balayer le doute.

Et il y a de quoi. Le sociologue lit les rapports, il en a rédigé aussi car il a assumé de nombreux mandats d’envoyé spécial pour l’ONU. Et ce qu’on y trouve est toujours glaçant, c’est peut-être la raison qui fait qu’on les oublie très vite. Mais la réalité s’impose, obstinée. Les chiffres sur la pauvreté, la faim dans le monde, les victimes de la guerre, les inégalités sont affolants. « Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse du sous-développement – la faim, la soif, les épidémies et la guerre – détruisent chaque année des millions d’hommes, de femmes et d’enfants. Pour les peuples exposés à ces tragédies, la troisième guerre mondiale a commencé », dit-il dans une envolée prophétique.

André Crettenand

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Pohoda, le mot pour le dire

Révéler l’âme d’un peuple, la débusquer, la saisir, et la raconter aux curieux et aux amis, c’est la mission que l’éditeur Nevicata confie à ses auteurs et à ses autrices. Renata Libal a accepté la mission et s’en est allée du côté de la Tchéquie, l’un de ces pays dont on ne sait toujours pas où ils se situent vraiment sur la carte ni ce qu’ils sont réellement, comme tant d’autres pays hérités de la chute du Mur et dont on n’a pas encore accepté complètement l’héritage. Elle a plongé au plus profond d’elle-même pour vibrer avec ce pays que son cœur connaît, puisqu’il puise ses racines là-bas. Première leçon : l’âme est affaire de cœur.

Un mot seul peut-il dire un peuple ? Renata Libal ose : « Pohoda ». Intraduisible. Comparable imparfaitement au hygge danois, au gemütlichketit bernois, au cocooning ailleurs. Mais on ne mélange pas les âmes.

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Californie, une smart loi

Le gouverneur Newsom signe un projet de loi qui protège les enfants sur les réseaux sociaux. Les GAFA s’insurgent.

New York Times (sur abo)

L’OTAN s’installe à Genève

L’Organisation va ouvrir un bureau de liaison à Genève.

Les explications de Swissinfo.ch

Vive les héros!

Galia Ackerman dresse le bilan d’une année de guerre.

Desk Russie

Proche-Orient, la Suisse sollicitée

L’ONU demande à la Suisse d’organiser dans les six mois une réunion des parties aux Conventions de Genève sur le conflit au Proche-Orient.

Espions chinois en Suisse

Une étrange histoire que l’émission Objectif Monde raconte et analyse avec ses invités.

Objectif Monde sur TV5MONDE

35 milliards pour l’Ukraine

L’UE financera le prêt grâce au gel des avoirs russes en Europe.

Ursula von de Leyen à Kiev.

Suisse, l’invention d’une nation

Le livre sur la Suisse, son histoire, ses particularités.

Un président ne devrait pas être comme ça

Patrick Nussbaum décrit Emmanuel Macron en Jupiter proclamé devenu Vulcain..

N’est pas Guillaume Tell qui veut

Il y a quelques années, jeune journaliste, j’étais allé à la rencontre de Peter Bichsel. L’écrivain résidait dans la vieille ville de Soleure, et il m’avait reçu avec amabilité bien que morose ce matin-là, un peu ronchon. J’enquêtais sur le pays. Un drôle de pays, un pays étrange, et pourtant familier. « Romands et Alémaniques s’entendent parce qu’ils ne se comprennent pas ! », m’avait-il asséné d’entrée de jeu. Je trouvais la formule géniale, n’insistais pas trop, et la rapportais très fier à la rédaction. Depuis, elle a souvent été reprise pour expliquer le mystère. Celui qui veut que des communautés si différentes, de langues diverses, et de cultures autres puissent coexister pacifiquement, et gérer les affaires du pays sans coup férir. Un mystère que les étrangers perçoivent ainsi, qu’ils nous envient parfois, et que nous-mêmes sommes incapables d’expliquer. Sauf à dire : nous Suisses, nous ne nous comprenons pas.

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